Poids historique du passe
Nehru – Gandhi


Gandhi

Mohandas Karamchand Gandhi, né le 2 octobre 1869 à Porbandar dans l'état du Gujarat,  est issu de la caste des Vayshia (marchands) et sa famille est relativement aisée. Enfant, sa mère lui inculque les valeurs hindouistes mais il apprend aussi à connaître les autres religions et la tolérance à leur égard. Conformément aux coutumes de sa caste, sa famille le marie à 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse toute sa vie durant. En grandissant Gandhi devient convaincu qu'il ne sera quelqu'un qu'en adaptant les coutumes de l'Inde au style de vie des anglais. C'est donc logiquement qu'il s'embarque pour l'Angleterre en 1888 en laissant femme et enfant pour y faire ses études de droit. C'est paradoxalement à Londres que Gandhi lit les principaux textes de l'hindouisme, notamment la Baghavad-Gita qui l'influencera profondément. Il découvre aussi la vie de Bouddha, Jésus, Mahomet.

Afrique du Sud

Après trois années en Angleterre et son diplôme d'avocat en poche, Gandhi rentre en Inde. Malheureusement sa vie professionnelle s'enlise et il reste tiraillé entre ses racines hindoues et son attirance pour la bourgeoisie occidentale. C’est encore un homme profondément timide qui a peur de prendre la parole en public. En 1893 une entreprise indienne lui propose de se rendre en Afrique du Sud pour y défendre ses intérêts lors d'un procès. Gandhi accepte.
 
Dès son arrivée là-bas il est confronté directement à la discrimination raciale. Expulsé d'un train il s'aperçoit très vite que les britanniques et les boers dominent sans partage les populations noires et immigrées (à cette époque 100 000 indiens vivent en Afrique du Sud). Il est choqué de voir que les sujets de l'empire britannique sont traités en fonction de leur couleur de leur peau.

En 1894, à l'issu du procès, gagné, pour le lequel il était venu, Gandhi décide de rester avec ses amis pour lutter contre une loi visant à interdire aux indiens le droit d'élire des représentants à l'assemblée de l'état du Natal. Il fait signer une pétition à 10 000 personnes et obtient le retrait du projet de loi. Gandhi avait surtout réussi à faire prendre conscience aux indiens qu'il fallait s'unir. Devenu populaire, Gandhi décide de poursuivre le combat. En 1896 il va chercher sa femme et ses enfants en Inde et revient en Afrique du Sud. Il y travaille comme avocat jusqu'en 1899. La guerre des Boers éclate alors et Gandhi appelle ses compatriotes à soutenir les anglais.

En 1906 une nouvelle loi ségrégationniste est votée au Transvall. Elle enjoint les asiatiques à se faire inscrire sur des listes destinées à contrôler de près leurs activités. Gandhi réussit à convaincre 3000 délégués de ne pas se soumettre à la nouvelle loi et de résister quel qu'en soit le coût, mais sans violence. Gandhi est arrêté et incarcéré pendant six mois. En 1909 il publie "Hind Swaraj", livre dans lequel il développe les théories du combat par la non-violence : la “satyagraha”.

Pendant huit ans, Gandhi ne cessera de s'opposer aux lois ségrégationnistes et au Général Smuts ce qui lui vaudra d'autres séjours en prison. Finalement, le 30 juin 1914, Smuts et Gandhi signent un accord sur l'abrogation d'une grande partie des lois raciales. Le 18 juillet 1914 Gandhi quitte l'Afrique du Sud pour toujours et rentre en Inde. Il y a passé 11 ans de sa vie qui l’ont transformé et préparé pour son combat en Inde.

Montee de la popularite de Gandhi en Inde

Il décide, dès son retour, de partir à la découverte de l’Inde, qu’il connait finalement mal. Son périple dure un an à l'issue duquel il établit un ashram près d'Ahmedabad. Son nom est désormais associé à la lutte contre l'injustice. C'est pourquoi, début 1917, Gandhi se rend au Bihar à l'appel des cultivateurs de l'indigo exploités sans vergogne par les industriels anglais. Devant les risques d'émeutes, le gouvernement donne satisfaction aux planteurs.

À peine rentré à Ahmedabad, Gandhi soutient un mouvement de grève des ouvriers textiles et utilise, pour la première fois, le jeûne pour faire pression sur les patrons et pour marquer son entière solidarité avec les grévistes. À la fin de la première guerre mondiale, pendant laquelle Gandhi avait appelé au soutient de l'effort de guerre, il présente aux Anglais ses premières revendications d'autonomie pour l'Inde. Le 6 avril 1919, Gandhi appelle le peuple à manifester publiquement dans tout le pays et à cesser toute activité pour exercer une première pression sur les Britanniques. La manifestation est un énorme succès. Le 13 avril, à Amritsar, la population manifeste de nouveau malgré l'interdiction. Le général Dyer ordonne alors à ses hommes de tirer sur la foule pacifique. Le bilan est terrible : plus de 300 morts et 1000 blessés. Horrifié, Gandhi suspend immédiatement la satyagraha.

En 1920 il repense ses moyens d'action. Soutenu par le parti du Congrès et par les musulmans, il appelle à la non coopération avec l'administration britannique et se prononce pour le boycott des produits textiles d'origine européenne. L'Inde tout entière bouge et la tension ne cesse de monter. De nombreux leaders sont emprisonnés et des affrontements ont lieu. Pendant l'un d'eux 22 policiers sont lynchés par la foule. Le Mahatma, comme on l'appelle désormais, décide de mettre fin à toute action.

Il est cependant arrêté puis condamné à 6 ans de prison. Il restera emprisonné 2 ans pendant lesquels le mouvement va sensiblement se diviser. À sa sortie de prison Gandhi appelle à la cohésion nationale et il réclame l'égalité sociale pour les intouchables qu'il appelle affectueusement les harijans ("enfants de Dieu"). Il mènera d'ailleurs deux grèves de la faim pour qu'ils puissent entrer dans les temples.

Gandhi a la tete des revandications pacifistes

Au début des années 30, Gandhi a retrouvé toute sa fougue. Il bénéficie d'une influence considérable. À chacun de ses mots d'ordre l'Inde s'immobilise. Le 12 mars 1930 le Mahatma entreprend son action la plus célèbre : la marche du sel. Son objectif est de dénoncer le monopole anglais de la vente du sel. Pendant 24 jours et sur 350 km le cortège ne cessera de gonfler. Arrivé à son but Gandhi ramasse une poignée de sel et annonce qu'il commence la désobéissance civile. Il est de nouveau arrêté et jeté en prison.

En janvier 1931 le Vice-Roi Lord Irving le fait libérer. Il échange la libération des prisonniers politiques et la fin des lois sur le sel contre la fin de la désobéissance civile et la participation de Gandhi à une conférence organisée à Londres. Cette table ronde ne sera suivie d'aucun changement notable sur la politique indienne d'autant que Churchill arrive au pouvoir avec l'intention d'écraser le Parti du Congrès. Des milliers de militants sont bientôt arrêtés.

En août 1932 Gandhi est jeté en prison. Les dissensions entre les communautés s'aggravent et les droits des intouchables sont menacés. Le 20 septembre le Mahatma entreprend une nouvelle grève de la faim. Le gouvernement britannique plie devant la menace de la mort de Gandhi devenu très populaire en Europe.

Quit India !

En 1934 Gandhi se retire de la politique en tant que telle, préférant la laisser aux jeunes leaders du Congrès dont Nehru. Il continue en revanche de se battre pour l'éducation des masses et pour la cohésion entre les communautés, ce qui lui vaudra l'inimitié des extrémistes hindous. Cette année là, Gandhi échappe à la première des cinq tentatives d'assassinat dont il fera l'objet. Lors des élections de 1937, le Congrès obtient la majorité écrasante au parlement indien. Dès lors la marche vers l'autonomie et l'indépendance semble inéluctable.

Lorsqu'éclate la seconde guerre mondiale en 1939, Gandhi refuse de s'engager aux côtés des anglais. Il affirme que l’Inde ne peut pas sombattre pour la liberté des pays qui lui refusent la sienne. En 1942 il lance même son fameux slogan "Quit India". Il enjoint les britanniques à partir au plus vite et relance le mouvement de désobéissance civile. Lui et les dirigeants du Congrès sont arrêtés après que des émeutes aient éclaté. Sa femme Kasturbai meurt lors de sa détention. C’est un coup dur pour Gandhi. En 1944 Churchill le fait libérer.

Processus d’IndEpendance et Partition

Après la guerre, les travaillistes d'Atlee arrivent au pouvoir en Angleterre. Le Premier Ministre est bien décidé à mener le processus d'indépendance à son terme. Lord Mountbatten est nommé Vice-roi avec cette mission. C'est alors que les communautés musulmane et hindoue se déchirent. La Ligue Musulmane de Mohammed Ali Jinnah ne cesse en effet de réclamer la création d'un état indépendant à majorité musulmane.

Gandhi, lui, reste attaché plus que tout à l'unité de l'Inde. Jinnah refuse de participer au gouvernement provisoire de Nehru et appelle à une journée d'insurrection le 16 août 1946. Elle se solde par des milliers de morts dont au moins 5 000 à Calcutta.

Gandhi use de toute son influence pour éviter la partition mais le 15 août 1947 Lord Mountbatten annonce l'indépendance de deux nouvelles nations : le Pakistan et l'Inde. On assiste alors à l'exode meurtrier de plusieurs millions de personnes. Les mises à sac, les meurtres, les règlements de compte en tous genres feront entre un et deux millions de victimes. Épouvanté par la situation, notamment à Calcutta, Gandhi décide de jeûner jusqu'à la mort. Nehru fait alors tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux massacres. Il y parvient d'extrême justesse et Gandhi accepte de se nourrir à nouveau. Pourtant la colère des extrémistes n'est pas retombée. Ceux du côté hindou notamment tiennent rigueur à Gandhi de sa trop grande mansuétude à l'égard des musulmans.

Mort de Gandhi

Le 30 janvier 1948, l'un d'eux, Nathuram Godse, l'abat à Delhi. "Hé Ram" (Mon Dieu) seront les dernières paroles du Père de la Nation. Sa mort provoque une émotion internationale. À Delhi plus de deux millions de d'indiens assisteront à ses funérailles nationales. Aujourd'hui encore l'empreinte de Gandhi est vivante en Inde même si la société juste, égalitaire et non violente dont il avait rêvé reste à construire.

 

Nehru

Jawaharlal Nehru, né le 14 novembre 1889 et mort le 27 mai 1964, connu aussi sous le nom de Pandit Nehru, fut l'une des figures de proue de la lutte pour l'indépendance de l'Inde et du parti du Congrès avant de devenir le premier premier ministre de l'Inde le 15 août 1947.

 

Les dEbuts de Nehru

Jawaharlal Nehru est issu d'une famille de brahmanes hindous originaires du Cachemire. Fils de Motilal Nehru, un leader important du parti du Congrès, Nehru reçoit une éducation à l'occidentale et étudie en Angleterre, au collège de Harrow et à l'université de Cambridge. Avocat en 1912, il s'inscrit dès son retour en Inde au parti du Congrès et participe à la lutte pour l'indépendance. En 1916, il fait la connaissance de Gandhi et devient l'un de ses collaborateurs les plus proches. De profonds désaccords séparent pourtant les deux hommes : autant Gandhi reste traditionaliste, autant Nehru, moderniste et athée, rêve de réformes profondes. Ce qu'il souhaite, c'est l'intégration de l'Inde dans le concert des nations, d'où son désir d'industrialisation et son option pour le socialisme.

Devenu secrétaire général du parti du Congrès, Nehru donne au mouvement une audience internationale. Plusieurs fois emprisonné par les Britanniques (entre 1920 et 1945, il passe dix années en prison), il soutient néanmoins l'effort de guerre allié durant la Seconde Guerre mondiale (Contrairement à Gandhi), en échange de la promesse de l'indépendance à la fin du conflit.

Independance et Non Alignement

Chef du gouvernement intérimaire chargé de préparer l'indépendance en 1946, il ne peut empêcher le conflit avec le futur Pakistan en 1947. Il devient premier ministre à partir d'août 1947, et après l'assassinat de Gandhi en 1948, il est le chef incontesté du nationalisme indien. S'il assure à l'Union indienne une stabilité politique remarquable, il échoue cependant dans ses efforts contre la misère et le sous-développement. Adversaire farouche du colonialisme, il fut, avec Nasser et Tito, à l'origine du mouvement des non-alignés avec la conférence de Bandung en 1955.

Nehru portait une grande admiration au système du plan quinquennal de l'Union soviétique et tenta d'implémenter en Inde une organisation semblable. Son désir était d'apporter à son pays les bienfaits conjugués du socialisme et du capitalisme en y créant un socialisme démocratique. Cependant, à côté de réussites incontestables, cela engendra une grande corruption, dont souffre toujours l'Inde actuelle, et une stagnation économique qui fut une des causes de la chute du parti du Congrès et de l'accession au pouvoir des partis nationalistes hindous.

Nehru est le père d'Indira Gandhi qui fut aussi premier ministre de l'Inde.



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