Le Kathakali, sorte de laïcisation de la danse sacrée, est un drame dansé dont les thèmes ne sont plus d’adoration, mais de description de scènes généralement tirées des grands poèmes et des légendes locales où, naturellement, interviennent les dieux (ceux-ci ne se pouvant concevoir comme absents d’aucune activité humaine).
Ces drames dansés se jouent généralement la nuit sur la place des villages du Kerala, à la lueur des flambeaux, et durent parfois plusieurs nuits de suite, utilisant pour le jeu scénique toutes les ressources codifiées par Bharata, en exagérant parfois certaines des poses et Mudra.
Essentiellement un théâtre d’hommes, c’est un cirque héroïque et muet, ou l’expression exagérée et le maquillage fantastique jouent un rôle primordial. Chaque divinité ou caractère représenté possède son maquillage particulier (réalise en pâte de riz coloré) et sa coiffure attitrée de manière que le public (toujours averti) puisse reconnaître du premier coup d’oeil le personnage en scène.
Il n’y a pas de décor et l’action est simplement ponctuée par des batteurs de tambours qui évoluent sur la scène. Au milieu des acteurs-danseurs. L’action est lente, précise, parfois même acrobatique.
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